Festival des film gays et lesbiens de Paris : un week-end dans l'ivresse des métamorphoses

Un drag king, des rockeuses alternatives, un roi d'Angleterre et un artiste phare sont quelques unes des personnalités que l'on pourra découvrir ce week-end au FFGLP. Samedi, au Grand Rex, deux événements: A 16 h, Keith Haring, le petit prince de la rue, un film de Christina Clausen, reviendra sur le parcours du petit prince de l'art contemporain avec ce doc qui remonte le fil de sa vie, de ses débuts dans le métro à sa proximité avec Andy Warhol, de son homosexualité à son combat artistique et militant contre le sida . De nombreuses stars (Yoko Ono, David LaChapelle, Madonna, Junior Vasquez…) témoignent dans ce portrait inédit. A 22 h 30, c'est un classique revisité qui est présenté The living end. Sorti en 1992, ce Thelma et Louise gay est le premier film de Greg Araki. Road movie passionné, on y suit une traversée des USA d'un critique de cinéma séropositif, et de son amant, un prostitué lui aussi atteint par le VIH. Une cavale incendiaire et tragique portée par une bande son punk-rock présentée ici en version remixé avant sa sortie en VD. Le même jour au Latina à 16 h, on pourra découvrir Rick Stretch or die, l'itinéraire d'Océan, un drag king d'origine française célèbre sur la scène berlinoise transgenre. Connu – e pour ses performances musicales, elle est à la fois drag king la nuit et femme d'affaires smart le jour... La réalisatrice Saskia Heyden l'a suivi pendant plus un an.

Dimanche 9, place aux rockeuses alternatives dans Les filles de Paris, un documentaire de Muriel Iris, présenté à 17 h au Grand Rex. On y découvre l'histoire des Flaming Pussy, une formation «Riot girls» dans les années 90, ses années de résidence au Pulp, le travail de studio et les tournées en France. A 19 h 30, avant sa resortie en salles en copie neuve, un classique de Derek Jarman, Edward II.  Cette adaptation d'une pièce de Christopher Marlowe est un grand film politique. Le cinéaste anglais utilise la tragédie de ce souverain assassiné en raison de sa passion homosexuelle comme une parabole contemporaine du sort fait aux gays. Ce film dénonce aussi le sida qui ronge le réalisateur et qui l'emportera deux ans plus tard. Le film a longtemps été vu par les médias anglo-saxons comme le fer de lance du cinéma gay militant anglo –saxon des 90's et son aura reste intact auprès de très nombreux cinéastes.

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par Louis Maury